Les mécaniques étaient aux Utopiales 2018

Alice a filmé les Utopiales des Mécaniques :

visitez les Utopiales sur nos épaules !

John Scalzi était l’une des têtes d’affiche de ces Utopiales 2018. Venu une première fois il y a presque dix ans, le romancier revient avec son dernier ouvrage traduit chez l’Atalante, Prise de tête (dans notre Pile de Lecture), suite des Enfermés chroniqué par Alice sur le blog. En entretien sur la grande scène, ce vendredi-là, on lui demande ce qui a changé en 10 ans : « It’s bigger« , répond-il – sobre, bien vu, drôle. Le ton est posé.

Les Utopiales, c’est une grosse machine nantaise. D’après actusf, cette année, la Cité des Congrès de Nantes a accueilli 90 000 visiteurs en 4 jours, 167 tables rondes et rencontres, 103 films courts et longs, plus de 225 invités. Et on l’a bien vu ! Des longues queues qui s’étirent devant les salles, un café bondé du matin au soir, des gens assis par terre, des files d’attente en librairie, partout la foule.

Nous étions deux des trois chroniqueuses des mécaniques imaginaires présentes à ce grand raout de la SF européenne. Justine, un peu perdue dans cet univers de SF, et Alice, de retour après plusieurs années. Voici notre top 5 de ces Utopiales :

  1. Il y en a pour tout les goûts !

Même si on était là principalement pour la littérature, ce qui fait l’attrait de ce festival, c’est la diversité de l’offre, au point qu’on peut vivre les Utopiales de plein de manières différentes : cinéma, littérature, BD, sciences, jeux, expos… l’offre est pléthorique et on peut enchaîner table-ronde, signature, projection et jeux sans problème.

Jules Verne en playmobil… pour tous les goûts on vous dit !

2. C’est un rendez-vous européen !

Contrairement aux Imaginales, l’autre grand rendez-vous de la SFFF qui se concentre sur la fantasy française, les Utopiales invitent et sélectionnent des auteurs de SF européens pour le prix (le francophile Andreas Eschbach, Karin Tidbeck pour Amatka), et font venir plusieurs auteurs d’Amérique aussi. Et la SF anglo-saxonne est toujours aussi inventive et dynamique (hello Jim C. Hines, What a pleasure Ben H. Winters, im such a big fan John Scalzi, who is C. Priest)… Mais bon les Frenchies n’étaient pas en reste même si du coup  un peu en retrait, avec le prometteur Patrick K. Dewdney que je vais m’empresser de lire, Mélanie Fazi, sous oublier l’éternel Philippe Curval.

3. On apprend des trucs sur le métier !

Les interventions sur la traduction ont été riches de réflexions sur la littérature et ses métiers. Les émissions de radio en direct donnaient un peu plus à la grande scène, intéressantes à regarder et à écouter, les interviews étaient de bonne qualité. Dans des loges à mi-hauteur, des personnes derrière des vitres qui parlent, agitent les mains, un casque sur les oreilles : la traduction simultanée permet d’entendre et comprendre les auteurs anglo-saxons sans problème. Alice a aussi suivi une présentation de la SF chinoise et du rapport des chinois au corps.

4. Ça se passe à Nantes !

On ne peut aller aux Utopiales sans profiter de la ville de Nantes, propre à éveiller l’imagination. L’urbanisme transforme la ville d’année en année, et on apprécie l’ambiance et les librairies du centre. Le week-end des Utopiales nous a permis de faire un tour des librairies nantaises, et on a bien sûr craqué pour la librairie de l’Atalante et ses libraires chanteurs qui offrent des bonbons, une véritable caverne d’Ali Baba pour la sphère SFFF.

5. On est venues avec de attentes différentes, on en est sorties avec une vision différente !

L’avis d’Alice.

Revenir aux Utopiales, c’est pour moi comme renouer avec une ancienne communauté que j’avais trop délaissée. Lors de ma première venue, aux débuts des Utopiales, nous étions une bande de fans d’un genre littéraire mal vu, une micro-société aux codes vestimentaires bien particuliers (cuir, cuir, cuir), des gens réunis par une passion plutôt littéraire et élitistement cool. Les Utopiales n’avaient pas, dans mon souvenir, de journée scolaire ou jeunesse à l’époque ! Quel plaisir de revenir maintenant, retrouver le fil ténu de cet intérêt qui me relie à tout un tas d’inconnus à travers livres, BD, sciences, films… même si le thème du festival me laissait plutôt froide. J’ai fait quelques très bonnes découvertes, dont deux autrices de La Volte, Luvan et Karin Tidbeck, via les tables rondes. D’autres tables rondes m’ont laissée froide : pourquoi faire parler les auteurs de leur rapport à la société, à tel ou tel débat, plutôt que de leurs romans ? Dommage de leur considérer comme des personnalités plutôt que comme des créateurs ! C’est la tendance de l’époque, me dit Justine. Enfin, la librairie du festival a tenu ses promesses, comme d’habitude je suis repartie avec deux fois plus de livres que prévu, ma pile à lire vous réserve bien des chroniques !

L’avis de Justine.

Je n’y suis allée qu’une seule journée. Je venais uniquement pour la littérature, ce qui fait que les trois-quarts du festival ne m’intéressait pas plus que ça. Le thème, le corps, ne me bottait pas trop non plus. Je suis bien de celles qui voient la richesse dans la diversité des approches, mais connaissant mal la SF, je cherchais surtout des découvertes littéraires, je voulais entendre parler de livres, de comment ils s’imaginent, se forgent. Alors j’ai dû mal choisir mes interventions, mais j’ai été un peu déçue par cette tendance à attendre tout d’un auteur, devenu un décrypteur de notre temps, un « gourou » me dit Alice, au point que les modérateurs en oubliaient de poser des questions… sur les livres. J’ai aussi regretté que les dédicaces soient courtes et coincées dans un recoin de la librairie, rendant les auteurs peu accessibles, qu’on ne puisse pas échanger avec les éditeurs ou les libraires. Mais on se sentait bien sur le site, la richesse de la prog nous a permis de circuler sans temps mort et j’ai passé un excellent moment à écouter Luvan et Mélanie Fazi parler de leur activité de traductrice, et de la manière dont on peut la concilier avec l’écriture. Et puis Nantes, quand même, chouette ville, et du temps passé avec Alice à parler bouquins, ça fait du bien ! Vous l’aurez compris, j’attends avec impatience les prochaines Imaginales d’Epinal !

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